Rencontre avec Yan Tremblay, Ambassadeur de la sécurité ferroviaire

Nos Ambassadeurs de la sécurité ferroviaire viennent de partout au Canada et de différents milieux.  Ils sont également de tout âge.  Mais Yan Tremblay est indéniablement le plus jeune d’entre eux.

Le jeune homme de 16 ans, originaire de Valleyfield, au Québec, est un fervent amateur de voies ferrées.  Mais sa décision de s’inscrire comme Ambassadeur de la sécurité ferroviaire en ligne n’est pas seulement due à son amour des trains.  C’est aussi pour une raison très personnelle.

Une de ses tantes et un oncle ont été tués lors de deux différents incidents ferroviaires.

Il fait maintenant partie de la douzaine d’Ambassadeurs de la sécurité ferroviaire à travers le pays à promouvoir le message sur la sécurité ferroviaire en ligne et dans leurs communautés.  Il a expliqué à Opération Gareautrain pourquoi il pense que la sécurité ferroviaire est si importante.


D’où vient cette passion pour les trains ?

Quand j’étais très jeune, j’avais peur des trains.  Je ne sais pas pourquoi.  Mais lorsque j’ai eu dix ans, j’ai commencé à être intrigué par les passages à niveau.  Et ensuite, peut-être vers l’âge de 13 ans, j’ai commencé à m’intéresser aux locomotives, aux trains de marchandises et tout ça.  Je prends des photos et je fais aussi des vidéos.

Alors tu es un amateur de voies ferrées, même s’il y a eu des tragédies ferroviaires dans ta famille.  Dans quelles circonstances est arrivé l’accident de ta tante ?

C’était à Trois-Rivières dans les années 1960.  Le train roulait très lentement, alors elle a décidé de passer en dessous du passage à niveau.  Mais le train a commencé à accélérer, elle est tombée sur les rails et a été tuée.

Et qu’est-il arrivé dans le cas de ton oncle ?

C’était à Valleyfield dans les années 1970 et l’autoroute 30 n’était pas officiellement ouverte.  La compagnie de chemin de fer n’avait pas encore installé de poteau commandant de siffler, de croix d’avertissement, de signaux lumineux ni de passages à niveau.  Mon oncle ne savait pas qu’il y avait des voies ferrées à cet endroit.  Et le train n’a pas sifflé parce que le mécanicien de locomotive ne savait pas que le passage à niveau n’était pas encore installé—ou quelque chose comme ça—et mon oncle a été tué par le train.

Quel impact ont eu ces deux incidents différents sur ta famille ?

Ma famille est toujours très triste à cause de ça, parce que c’étaient vraiment de tragiques accidents.  Mon oncle avait seulement 19 ans.

Pourquoi t’es-tu inscrit comme Ambassadeur de la sécurité ferroviaire ?

J’ai décidé de m’inscrire parce que je vois souvent des gens traverser les voies ferrées ailleurs qu’aux passages à niveau et que ça me fait peur.  Je connais beaucoup de mécaniciens de locomotive et ils sont très effrayés à l’idée de heurter quelqu’un.  Les gens ne font pas attention, ils s’en fichent.  Il y a des passages à niveau, il y a des signaux lumineux, mais ils traversent quand même.  Ils pensent que les trains peuvent s’arrêter rapidement, mais ils ne le peuvent pas.  Les gens ne réalisent pas que les trains sont dangereux.

Pourquoi est-ce important pour les gens, spécialement les jeunes, de comprendre le message sur la sécurité ferroviaire ?

Je pense que c’est important parce que si on enseigne ce message dès l’âge de 15 ans ou encore plus jeune, les gens vont commencer à comprendre ce qui est dangereux, et ce qu’ils ne peuvent pas faire, et alors ils ne le feront pas.

Les trains font partie du paysage.  Ils existent depuis plus de 100 ans, il est donc très important d’expliquer aux gens que les trains sont dangereux, et qu’ils devraient être plus prudents près des voies ferrées.

Peut-être que si les gens font passer le message, nous pourrions vivre dans un pays meilleur—en toute sécurité !