Travailler avec les communautés autochtones afin de sauver des vies
Opération Gareautrain (OG) accueille un nouveau membre. Début avril, Melissa Santoro Greyeyes-Brant a intégré son poste en tant que première coordonnatrice de la Liaison Autochtone.
Au cours des dix dernières années, Melissa a acquis une considérable expérience dans le développement et la mise en œuvre de stratégies de liaison auprès des Premières Nations et des communautés inuites et métisses. L’année dernière, elle contribué à mener la campagne À voix égales, permettant à 228 jeunes femmes autochtones de différentes communautés de partout au Canada de se rendre sur la Colline du Parlement afin d’apprendre comment la politique peut servir de moyen légitime pour changer les choses.
Nous avons discuté avec Melissa afin de savoir pourquoi elle voulait intégrer ce nouveau poste et comment elle espère utiliser ses connaissances sur la culture autochtone, son histoire et ses protocoles traditionnels dans le but de nous aider à travailler avec les communautés autochtones à travers le Canada afin de promouvoir la sécurité ferroviaire—et de sauver des vies.
Bienvenue dans l’équipe d’Opération Gareautrain. Tout d’abord, pourquoi étiez-vous intéressée par ce travail ?
Ça m’a tout simplement paru comme un moment propice. Lorsque j’ai lu l’annonce pour le poste, j’ai réalisé que c’est exactement le genre de choses que je fais depuis dix ans. J’aime beaucoup communiquer avec les gens, entrer en contact avec les communautés. Je crois que ce n’est pas seulement de l’intérêt, mais une vraie passion pour moi. Et j’ai vraiment un large éventail de contacts dans mon réseau. C’était donc une occasion en or pour moi, car cela signifiait que je pourrais reprendre contact avec des gens des communautés autochtones et faire en sorte que les choses changent vraiment.
Pourquoi croyez-vous qu’il est important que des organisations comme Opération Gareautrain prennent contact avec les communautés autochtones ?
Le contexte historique de marginalisation et d’exclusion du Canada envers les Autochtones a causé d’énormes lacunes en ce qui concerne divers indicateurs socioéconomiques, comme l’éducation et la santé—nous n’offrons tout simplement aucune égalité des chances. Il est donc important en tant que Canadiens d’impliquer toutes les communautés. Nous sommes fiers d’avoir des valeurs particulières et de les mettre en œuvre afin de vraiment aller de l’avant dans un esprit de réconciliation, et cela signifie que nous devons commencer à avoir ce genre de conversations. Je pense que c’est une bonne façon d’avancer et de créer un Canada plus égalitaire pour tout le monde.
Pourquoi pensez-vous que promouvoir la sécurité ferroviaire soit particulièrement important pour les communautés autochtones ?
C’est important pour toutes les communautés, mais les Autochtones ont en général été historiquement exclus de ce genre d’initiatives, ou si ce n’est pas exclus, juste assimilés dans une approche plus générale qui n’honore pas vraiment la diversité ou les relations complexes qui existent. Nous nous devons d’inclure les personnes marginalisées qui ont été mises à l’écart. La sécurité, c’est pour tout le monde, non ?
Qu’espérez-vous accomplir à ce poste ?
Mon réel objectif est d’établir de vraies relations avec les membres de la communauté et de travailler ensemble. Je pense qu’il n’est jamais approprié lorsque nous travaillons avec et pour les peuples autochtones d’utiliser une approche directive ou de croire que nous savons ce qui est le mieux pour eux. Les Autochtones ont besoin de participer activement, c’est pourquoi j’espère vraiment forger des relations significatives à travers le Canada et trouver des façons de travailler de concert afin de sensibiliser les communautés à la sécurité ferroviaire pour que tout le monde soit en sécurité.
Avant d’obtenir ce poste, à quel point étiez-vous concernée par la sécurité ferroviaire ?
En fait, j’ai moi-même vécu ma propre expérience. J’ai failli être heurtée par un train lorsque j’étais beaucoup plus jeune. J’avais dix ou onze ans quand j’ai décidé de prendre un raccourci par la voie ferrée, et peut-être quinze secondes après avoir traversé, un train est arrivé juste derrière moi. J’ai pu sentir le courant d’air, je l’ai senti me dépasser. Ma famille était de l’autre côté du train et elle a pensé qu’il m’avait peut-être happée. J’étais terrifiée. C’était il y a longtemps, mais c’est vraiment cette expérience personnelle qui m’a sensibilisée à la sécurité ferroviaire.