« Peureux » ou « pas peureux »

Les jeunes ont souvent le sentiment d’être invincibles. Ils ne parviennent tout simplement pas à imaginer que quelque chose de vraiment grave peut leur arriver. C’est l’une des raisons pour lesquelles ils sont nombreux à courir des risques et à commettre des imprudences : ils ne se blesseront pas, ça n’arrive qu’aux autres. En fait, les blessures sont à l’origine de plus de décès chez les jeunes que toutes les autres causes réunies. Des gens du programme SAUVE-QUI-PENSE – LES HÉROS se rendent dans des écoles secondaires partout au Canada afin d’aider les jeunes à comprendre qu’ils PEUVENT subir des blessures traumatisantes, mais qu’ils peuvent aussi éviter les blessures grâce à la prise de risque intelligente. Les présentations d’une heure incluent de la musique et des éclairages de concert ainsi qu’un DVD rythmé qui débute par des séquences d’action montrant des jeunes en train de s’amuser et de prendre des risques de façon intelligente. Puis le DVD présente des images plus sombres de jeunes ayant été blessés par suite de mauvais choix et des capsules émouvantes où les victimes décrivent les circonstances des accidents. Le clou de la présentation est le témoignage d’un jeune ayant survécu à ses blessures. La personne en question décrit les circonstances de l’accident au cours duquel elle a été blessée et explique aux jeunes auditeurs qu’ils peuvent faire des choix qui réduiront leur risque de se blesser. Récemment, SAUVE-QUI-PENSE a ajouté une capsule très percutante à son DVD : l’histoire de Sean Fowler, un jeune homme de 17 ans de Fort Erie, en Ontario, qui relate l’accident au cours duquel il a été amputé de son bras et de sa jambe gauches par un train, en 2004. Le financement nécessaire à la production de cette capsule a été fourni par Direction 2006, un partenariat de groupes dont le but est de réduire de 50 % le nombre d’accidents aux passages à niveau d’ici 2006. Le CN, membre du partenariat, parraine aussi les représentations de SAUVE-QUI-PENSE – LES HÉROS. Sean parle de façon saisissante de ses blessures, car il veut aider les autres jeunes à faire de meilleurs choix. Voici un montage d’extraits traduits de la capsule mettant en vedette Sean. « Je n’ai jamais pensé que je pouvais me faire mal. Je me croyais plutôt invincible. Je n’ai pas vraiment pensé au risque; j’ai agi par impulsion la plupart du temps. « C’était un vendredi, après les classes, et je rentrais chez moi à pied. Il y a beaucoup de monde qui utilise le raccourci par les voies ferrées. Il y avait un train. Il venait de se mettre en mouvement lorsque je suis arrivé à la hauteur de la voie. Je me suis donc arrêté et j’ai attendu. Après environ cinq minutes, je me suis dit : “Tant pis, j’y vais“, car c’était la fête d’anniversaire de mon meilleur ami, ce soir-là. Mes autres amis avaient déjà franchi la voie ferrée, alors, si vos amis le font, parfois, vous devez le faire aussi, non? « J’ai sauté dans le train et je suis passé entre deux wagons. La plate-forme à cet endroit était en peu mouillée; j’ai glissé et j’ai commencé à tomber par en avant. Un de mes amis m’a dit qu’une courroie de mon sac à dos est restée prise dans le rail, ce qui a tiré mon corps en position de torsion parallèle, et non pas perpendiculaire, à la voie. Heureusement, j’ai été coupé en deux dans le sens de la longueur, pas de la largeur! « Je crois que j’ai vraiment saisi l’ampleur de la chose lorsque ma mère est arrivée et m’a vu dans cette situation-là. Elle criait comme une déchaînée en essayant de s’approcher de moi. Les pompiers ont dû s’y mettre à quatre pour l’empêcher de s’élancer vers moi. Moi, je ne pensais pas que c’était si grave. Je croyais qu’ils pourraient me rattacher tout ça, car j’avais vu des émissions de télé où ils le faisaient. Mais non, ça ne se passe pas comme ça! » Sean décrit ensuite son affliction et sa colère contre lui-même pour ne pas avoir décidé d’emprunter le pont ou d’attendre que le train soit passé, et il souligne qu’il aurait pu à maintes reprises faire des choix qui auraient évité qu’il soit blessé. Il parle du fait qu’il « sautait les trains » avant pour ne pas passer pour un peureux. Il dit ensuite qu’il trouve difficile de ne plus pouvoir jouer à des jeux vidéo, une des conséquences qui touche beaucoup les jeunes d’aujourd’hui. Son permis de conduire lui a été retiré et bon nombre de ses anciens amis ne viennent plus le voir. Sean se considère néanmoins chanceux d’avoir survécu, soulignant qu’il est presque mort au bout de son sang sur cette voie ferrée. Aujourd’hui, Sean aide d’autres jeunes Canadiens à comprendre les risques inhérents aux intrusions sur les voies de chemin de fer. Les organismes Direction 2006, Opération Gareautrain et SAUVE-QUI-PENSE sont reconnaissants envers Sean de bien vouloir raconter son histoire et d’aider des jeunes à apprendre à faire des choix intelligents. Personnes-ressource : Vous pouvez en savoir plus sur le programme SAUVE-QUI-PENSE – LES HÉROS, à l’adresse www.smartrisk.ca (cliquer sur About us, puis sur SAUVE-QUI-PENSE) ou, par courriel, à heroes@smartrisk.ca. Pour voir un version du vidéo qui comporte Sean, visitez smartrisk.railcan.ca