Cette année à Opération Gareautrain, nous nous consacrons à une nouvelle série d’articlesmettant à l’avant plan les récits de survivants, de gens qui ont travaillé avec les familles des victimes et d’employés qui ont accepté de partager leurs expériences. En partageant leurs histoires, nous espérons qu’elles vous rappelleront des dangers réels reliés à l’intrusion sur le domaine ferroviaire et sur les comportements dangereux aux passages à niveau. S’il vous plaît partagez ces récits avec votre famille et vos amis afin que les êtres que vous aimez ne subissent pas le même sort.
Maintenant, nous aimerions vous présenter Stacey Trayling, une femme mariée, mère de deux enfants : une fille (19 ans) et un garçon (15 ans). Elle partage avec nous comment sa vie a irrémédiablement changé après le 25 août 1992.
La journée qui a changé la vie de Stacey à tout jamais.
Jeune fille de 19 ans, pleine de vie, au regard brillant, Stacey était empressée de commencer sa vie à l’université mais comme plusieurs elle avait décidée de prendre une année avant de s’engager à poursuivre ses études. Elle venait d’accepter un poste à temps plein chez Farm Boy à Orléans en Ontario.
« Ce jour-là, je suis partie de la maison tôt puisque je devais rencontrer des collègues afin de nous rendre à Cornwall pour une session de formation. La journée était radieuse, ensoleillée, pleine de promesses. J’avais apporté un livre puisque le trajet durerait près d’une heure. »
Nous étions huit nouveaux employés dans la camionnette de location, prêts pour leur formation. Stacey était assise sur le siège du fond en face de deux autres nouvelles employées, employées que Stacey ne connaîtra qu’un très court lapse de temps.
Ils roulaient sur l’autoroute 38 près de Maxville en Ontario et approchaient d’un passage à niveau lorsque l’attention de Stacey fût subitement attirée vers les autres passagers :
« J’ai senti de l’agitation, entendu des gens parler puis crier « ARRÊTE! ». Les mots « Il ne s’arrêtera pas! » sont venus à mes oreilles et j’ai regardé et vu le train devant nous. »
Le son des sirènes
Tout était confus lorsque Stacey s’est réveillée; elle avait la tête en bas et entendait le son des sirènes au loin. « Je me souviens d’avoir pensé, « Dieu merci ils savent que nous sommes ici ». »
Les premiers répondants se sont approchés de Stacey et lui parlaient continuellement jusqu’à ce qu’elle soit extirpée de la camionnette renversée. « Je ne voulais pas qu’ils coupent la ceinture de sécurité. Je ne voyais pas, ne sentais pas, seule mon ouïe fonctionnait. »
Stacey était couverte d’essence puisque le réservoir avait été brisé. La camionnette était complètement démolie suite aux deux impacts avec le train et le troisième avec la croix de St-André.
« Les premiers répondants ont dû me chercher dans le véhicule. Mon bras gauche n’était accroché à mon corps que par une artère assez mal en point et mon menton était fracturé à trois endroits. Les deux jeunes femmes à côté de moi étaient mortes suite à l’impact. Il y avait six survivants.
Je me rappelle très bien de la sensation de la civière dans mon dos et de l’ambulancier qui me disait de continuer à lui parler. Je savais que j’étais en état de choc. Mon cœur a arrêté trois fois en route vers l’hôpital Général d’Ottawa. Étonnamment, j’ai pu leur donner mon nom, le nom de ma mère ainsi que mon numéro de téléphone à la maison. »
Un appel qu’aucun parent ne veut recevoir
Stacey a enduré 15 heures de chirurgie pendant lesquelles les médecins devaient rattacher son bras, son cœur a arrêté encore plusieurs fois. Ils ont enlevé une artère de sa jambe droite, fait des greffes de peau et ont installé des plaques de métal, des vis et un appareil interne pour réparer ce qui était endommagé.
Le menton de Stacey qui avait subi le plus de dommage a dû être réparé à l’aide aussi de plaques de métal et de vis pour fixer les fractures – elle les a toujours en elle à ce jour. Pour aider le corps de Stacey à se remettre de ce traumatisme sévère, les médecins l’ont mise dans un coma pour une période de sept jours à l’aide de médicaments.
« Ce fût dévastateur pour ma famille, l’interminable attente durant toutes ces heures, voir ces jours, ne sachant pas si je survivrais ou quel type d’avenir m’attendait. »
La route vers la guérison
Après cinq semaines à l’hôpital, Stacey était finalement en voie de guérison. Mais ce ne sera pas facile et ça prendra plus de dix ans.
« J’ai fais 12 semaines de physiothérapie pour apprendre à vivre avec mon invalidité physique et plus de 10 ans de psychothérapie pour apprendre à vivre avec les flash-back, les souvenir et le SSPT (syndrome de stress post-traumatique). La culpabilité de survivre lorsque d’autres n’avaient pas survécus était énorme.
« J’ai confronté tellement de sentiments de peur, de douleur, de peine et de colère que je ne sais pas par où commencer afin de vous expliquer, mais chaque jour est un nouveau jour et un pas devant. J’aspire à voir les choses merveilleuses, la beauté et le positivisme qui peut être récolté. »
La sécurité ferroviaire est une responsabilité partagée
Stacey est très chanceuse d’avoir survécu cet accident, mais elle vit tous les jours avec des rappels de celui-ci. En partageant son histoire, elle espère que nous ferons de la sécurité ferroviaire une priorité – maintenant et pour toujours.
« C’est une excellente occasion de partager mon histoire et j’espère que les gens verront que personne n’est invincible. Valorisez la vie, qui est si précieuse, toutes les minutes de chaque journée. Il y a tellement de choses à expérimenter dans la vie, mais une décision mal informée peut faire que tout s’envole dans l’espace d’un moment.
Ce genre d’accident est facilement évitable par l’éducation. Notre devoir en tant que Canadiens est de toujours avoir comme but de nous garder tous en sécurité. Ce serait aussi mon honneur de rendre hommage à ceux qui n’ont pas survécu. Ils méritent qu’on se rappelle d’eux – chaque jour. »
Merci Stacey d’avoir partagé ton histoire avec nous.
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Rappelez-vous : Regardez! Écoutez! Et restez en vie!