La fondation des succès futurs a été établie par Direction 2006
Par Ken Lancastle (traduit de l’anglais)
La majorité des succès et réalisations sont obtenus par la coopération et un objectif commun de tous les partenaires et des parties prenantes. Direction 2006 ou bien D2006, comme on le nommait souvent, n’était pas une exception.
En réponse à la révision de la Loi sur la sécurité ferroviaire et de l’une des recommandations découlant de celle-ci, Direction 2006 a été créé en 1996 et avait comme but de réduire de 50 pour cent le nombre de collisions aux passages à niveau ainsi que celui des incidents résultants de l’intrusion sur le domaine ferroviaire, et ce, sur une période de dix ans.
Ce qui semblait être un objectif très ambitieux sinon insurmontable changea la face de la sécurité ferroviaire autant au Canada qu’internationalement.
« Je crois que tous les intervenants pensaient qu’une réduction de 50 pour cent était un objectif ambitieux considérant les baisses (de collisions et d’incidents dus à l’intrusion) que nous avions connues depuis 1980, » disait Mike Lowenger, coprésident de Direction 2006 et vice-président, Exploitation et affaires réglementaires de l’Association des chemins de fer du Canada. « Cependant, je crois que nous avons atteint notre but et peut-être davantage. »
Par contre, le plus important fut que notre objectif, si difficile à atteindre fût-il, a rassemblé d’importants groupes autour d’une même cause.
« Plus l’objectif est difficile, plus les gens travailleront pour l’atteindre, » dit Gary Drouin, coprésident de Direction 2006 et représentant de Transports Canada. « Ceci nous a poussés à faire tout pour l’atteindre. Les gens qui travaillent pour une cause se regrouperont pour la soutenir. Nous ne pouvions pas relâcher nos efforts. »
En tant que partenariat entre tous les niveaux de gouvernement, les entreprises de chemins de fer, les organismes de sécurité publique, les services de police, les syndicats et les groupes communautaires, Direction 2006 est un exemple probant des progrès que l’on peut faire avec la collaboration.
Avant le lancement du programme, la sécurité ferroviaire était un volet auquel s’attaquaient individuellement les différents partenaires. En rassemblant de multiples intervenants pour atteindre un but commun, Direction 2006 a été en mesure de concilier tous ces efforts.
« Le but était de réduire le risque et tous les gens autour de la table étaient concentrés sur la façon que nous utiliserions pour réduire ce risque. Ceci a permis de briser l’isolement. Direction 2006 a offert une plateforme autour de laquelle les intervenants pouvaient discuter et comparer leurs notes (sur la sécurité ferroviaire), » explique Gary Drouin.
Direction 2006 a également permis d’obtenir des subventions gouvernementales nécessaires à la mise en œuvre des nouvelles initiatives en sécurité ferroviaire, et ce, au-delà des efforts que faisait déjà Opération Gareautrain.
Le programme fut divisé en plusieurs sous-comités misant principalement sur des secteurs tels que la recherche et le développement, les communications, la technologie, l’application de la loi, l’éducation, la législation, le financement et l’ingénierie.
« Tous ces sous-comités étaient des ressources additionnelles que n’avait pas habituellement Opération Gareautrain, » explique Dan Di Tota, directeur national d’Opération Gareautrain Canada. « Ces sommes d’argent fédérales nous ont permis de faire beaucoup plus que nous l’aurions fait normalement. »
Ces subventions ont procuré les ressources nécessaires permettant à Opération Gareautrain de créer du nouveau matériel ainsi que développer de nouvelles initiatives comme les kiosques d’information, stratégiquement placées dans les gares et les musées ferroviaires à travers le pays, et des trousses d’information pour les conducteurs professionnels.
Parmi d’autres initiatives importantes ont retrouve le travail fait, au Canada, entre Direction 2006 et l’industrie du camionnage. Direction 2006 a activement participé à la création de manuels de formation, de vidéos et de matériel éducatif pour l’industrie du camionnage, afin d’aider à réduire les collisions entre les camions et les trains.
« Ceci a vraiment augmenté la participation de cet auditoire clé à la sécurité aux passages à niveau, » dit monsieur Lowenger à propos du travail effectué avec l’industrie du camionnage.
Avec l’aide du secteur de la recherche, Direction 2006 a permis à l’industrie ferroviaire canadienne ainsi qu’aux parties prenantes appropriées d’examiner, de tester et de mettre en place de nouvelles technologies qui aideraient à réduire le nombre de collisions aux passages à niveau et d’incidents dus aux intrusions.
En coopération avec le Centre de développement des transports, l’organisme de recherche de Transports Canada, ces nouvelles technologies incluaient des avertisseurs fixes, de l’éclairage DEL aux passages à niveau, de la réflectorisation des wagons et des systèmes d’avertissement. Tout ceci en plus du matériel d’éducation et des guides à l’intention des communautés qui étaient distribués au Canada.
« Vous n’avez qu’à consulter la liste exhaustive des documents et des technologies qui ont été développés et créés par D2006 pour saisir l’impact obtenu, » dit Dan Di Tota. « Il y a énormément de rapports de recherche et beaucoup de documentation importante qui n’auraient pas vu le jour sans Direction 2006. »
Le nombre de documents, d’initiatives et de technologies développé explique l’importance de Direction 2006. Mais au-delà de ces éléments, le programme a aussi élevé le niveau de sensibilisation à la sécurité ferroviaire.
Direction 2006 a créé des partenariats avec des entreprises multimédias afin de créer des messages d’intérêt public qui ont été diffusés à travers le pays. Des panneaux d’affichage extérieur, des affiches, des annonces radiodiffusées et télédiffusées ont complété avec succès cet aspect de communication
« Un de nos partenaires clés fut VIACOM [Canada – qui plus tard est devenu CBS Affichage]. Un projet incroyable financé par D2006. Nous avons obtenu du financement pour faire des vidéos, des messages d’atmosphère et des affiches, et en plus, nous avons eu l’équivalent de millions de dollars de temps d’antenne et d’espace publicitaire. Nous avons obtenu un énorme impact, » dit Mike Lowenger.
Nous avons également eu la collaboration de plusieurs vedettes sportives canadiennes pour les messages d’intérêt public comme des joueurs de la ligue nationale de Hockey et ceux de la Ligue canadienne de Football, des pilotes de course professionnels et même, nous avons eu la collaboration de vedettes de la scène musicale.
« Beaucoup de personnes du secteur des médias voulaient nous aider, » dit Mike Lowenger. « Beaucoup de personnes ont reconnu la valeur de Direction 2006 et de ses efforts pour sauver des vies dans ce pays. »
Et maintenant que le mandat de Direction 2006 est terminé, il est facile de faire un retour sur cette initiative et de voir l’énorme impact qu’elle a eu à travers le Canada.
Le programme a fait jaillir le Canada sur la scène internationale pour ce qui est de la sécurité ferroviaire. Les pays industrialisés ainsi que ceux qui sont en voie de développement se sont inspirés de l’exemple canadien sur la façon de réduire, dans leur propre pays, le nombre de collisions aux passages à niveau et celui des incidents dus à l’intrusion.
En fait, le 9e Symposium international sur la sécurité aux passages à niveau et sur la prévention des intrusions qui a eu lieu à Montréal en 2006, mis Direction 2006 en tête de file de la communauté internationale.
En parlant de la conférence, Dan Di Tota explique, « D2006 fut l’une des raisons du choix de Montréal par le comité international. Ils voulaient présenter ce qui se faisait ici et ceci a permis au Canada de se démarquer et de se mettre à l’avant avec beaucoup de fierté. »
De plus, le programme reste toujours un très bon exemple de la façon de rassembler différents intervenants et d’atteindre des résultats. Pour les participants au programme, ceci demeure un élément de très grande fierté.
« Le programme a été, et ce, à partir du premier jour, un programme de partenaires multiples. Dans ces dix ans d’existence, l’intérêt a été soutenu et sa structure équitable maintenait tous les intervenants impliqués. Lorsque l’on considère le nombre de partenaires impliqués en arrière-plan, ce fut un programme très bien géré, » dit Mike Lowenger.
Ces propos furent réitérés par Dan Di Tota qui expliquait que le grand nombre d’intervenants permettait les remue-méninges et l’apport à la table de nouvelles idées.
« Plusieurs entités différentes étaient engagées, mais nous avons persisté à travailler ensemble pour atteindre nos buts, livrer notre message et partager nos connaissances, » disait-il
Si l’on se tourne vers l’avenir, lorsque l’on parle de choses impliquant plusieurs partenaires et parties prenantes il est clair que des programmes comme Direction 2006 sont nécessaires. Il est devenu une maquette pour des initiatives futures et des tables de discussions pour une variété de problématiques.
Et même si l’objectif original n’a pas été atteint (le nombre de collisions a diminué de 26 pour cent et les incidents dus à l’intrusion ont baissé de 34 pour cent) les résultats ne tiennent pas compte de l’augmentation de la circulation routière, de la hausse du nombre de camions sur les routes et de l’augmentation du trafic ferroviaire au cours de cette même période.
Maintenant, avec de nouvelles idées mises de l’avant sur la façon de construire sur un programme si réussi, les participants au programme D2006 peuvent se remémorer leur travail avec beaucoup de satisfaction.
« Je suis fier que le programme ait aidé à sauver des vies, réduire les risques, augmenter la qualité de vie dans les communautés à travers le Canada et a fait de notre pays un chef de file dans la prévention de l’intrusion, » a dit monsieur Drouin.
Le programme a également défriché le chemin pour de futures collaborations sur la sécurité ferroviaire.
« Il nous a permis de nous concentrer et de faire un effort concerté pour essayer et réaliser des choses. En fin de compte, il nous a permis d’aider à réduire le nombre de collisions aux passages à niveau et d’incidents dus à l’intrusion, » dit Dan Di Tota.
Finalement, le programme a permis que la sécurité ferroviaire et les problématiques l’entourant soient examinées sérieusement et que des initiatives aient été prises afin de rendre les choses meilleures pour tous les intervenants.
« De nouveaux partenaires, de nouvelles technologies et de nouvelles recherches, » dit Mike Lowenger. « Cela nous a donné l’élan de réaliser beaucoup de choses et de faire une différence. »
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