Journée Bell cause pour la cause avec Valérie Marchand

Depuis plus d’une décennie, la Journée Bell cause pour la cause encourage les Canadiens à parler de leurs problèmes de santé mentale, tout en offrant espoir à ceux qui souffrent. De nombreux Canadiens ressentent un stress, une anxiété et une dépression accrus en ce moment en raison de la pandémie continue de COVID-19, les jeunes de 15 à 24 ans affichant les plus fortes baisses de leur santé mentale. Cependant, Opération Gareautrain tient à rappeler à tous ceux qui souffrent en ce moment qu’ils ne sont pas seuls.
 
En juin 2021, Opération Gareautrain a lancé sa campagne Ça va mieux—qui comprend 11 vidéos poignantes et pleines d’espoir (six en anglais et cinq en français) racontant l’histoire personnelle de Canadiens qui ont eu des problèmes de santé mentale et des pensées suicidaires, mais qui ont trouvé de l’aide. Valérie Marchand est l’une de ces personnes. Elle a lutté contre la dépression et des pensées suicidaires, mais elle est une preuve que le fait de demander de l’aide peut faire toute la différence. Voici une partie de l’histoire de Valérie :
 
Quand avez-vous commencé à avoir des problèmes de santé mentale ?
 
En fait, quand j’ai commencé à avoir des idées noires, je vivais des moments stressants dans ma vie. Ma grand-mère venait de décéder, j’avais changé d’emploi, j’avais aussi changé d’appartement. Je sentais que je perdais le contrôle de mes pensées et de mes émotions. J’étais vraiment anxieuse. Je ne comprenais pas pourquoi je commençais à avoir des crises de panique. Je ne comprenais pas du tout en fait. Je voulais en parler à mes proches, mais je n’étais pas capable. Je croyais que c’était un épisode qui allait passer. En fait, je ne me sentais plus moi-même et je n’arrivais pas à me calmer. J’essayais de me raisonner, mais ça ne faisait que me rendre encore plus anxieuse.
 
Pouvez-vous décrire comment vous vous sentiez ?
 
On dirait que l’émotion que je ressentais était comme un tourbillon. Je ne voyais pas le reste autour de moi. J’essayais de comprendre cette émotion, cette anxiété. C’était un sentiment de mal-être, mais c’était tellement fort que j’étais isolée par ça et je n’étais pas capable d’aller chercher de l’aide. Je ressentais vraiment une douleur. C’était une douleur qui était mentale, mais je la sentais aussi physiquement. Et c’est un sentiment qui était vraiment très épuisant. À un moment donné, c’est devenu insoutenable.
 
Si vous regardez en arrière, que pensez-vous de cette période ?
 
Là où je suis maintenant, je me rends compte qu’à ce moment-là, j’avais besoin d’aide. Je n’ai pas voulu aller en chercher, mais j’avais juste besoin, je crois, de parler à quelqu’un pour lui expliquer comment j’étais, au lieu de me sentir seule avec tous mes problèmes. Donc, juste me sortir de là et aller parler à quelqu’un m’aurait peut-être aidée.
 
Quel a été le point tournant pour vous ?

Après ma tentative de suicide, on dirait que ça a commencé à mieux aller. C’est parce que quand j’ai fait la tentative, je me suis rendu rapidement compte que je ne voulais pas mourir. J’ai eu peur et, après l’avoir fait, je ne voulais pas mourir. Alors j’ai appelé une amie, et c’est elle qui m’a amenée à l’hôpital. Elle était là pour moi. À l’hôpital, ils m’ont parlé du Centre de prévention du suicide de Trois-Rivières. J’ai fait un séjour là-bas. Je pense que c’est eux qui m’ont vraiment aidée. Ils ont des ateliers là-bas, ils t’aident à comprendre tes sentiments, ils te donnent des trucs sur les crises que tu peux avoir, des outils pour ne pas voir le suicide comme une option, et ils t’aident aussi un peu à te pardonner tout ça pour ne pas rester avec un sentiment de culpabilité.
 
Comment ça va aujourd’hui ?
 
Je ne dirais pas que ça va tout le temps super bien. Mais je n’ai plus ces idées noires. Parfois, j’ai un petit moment de stress, alors je sors, je vais juste faire autre chose pour sortir un peu de la situation et prendre le temps de respirer, et parfois ça va mieux.
 
Je pense que quand les gens ont des idées noires comme ça, c’est important de se confier à n’importe qui en fait. Soit les gens ont peur de se faire juger ou, parfois, un peu comme je l’ai vécu, les gens croient que ça va s’arranger, que ce n’est pas grave, que ça va juste passer. Mais je pense que c’est important que les gens en parlent tout de suite, qu’ils n’aillent pas jusqu’à être pris dans des idées noires où ils ne trouvent pas d’autres solutions.
 
Si vous avez des idées suicidaires, un intervenant qualifié est là pour vous écouter. Composez le 1-833-456-4566 (Canada) ou le 1-866-APPELLE (Québec), à toute heure du jour ou de la nuit. Et pour connaître l’histoire de personnes qui ont cherché de l’aide, visitez le çavamieux.ca.

Si vous connaissez quelqu’un qui a des problèmes de santé mentale, vous pouvez trouver des ressources pour l’aider au : https://cause.bell.ca/fr/trousse. Nous avons tous un rôle à jouer pour soutenir la santé mentale. Publiez votre « histoire d’espoir » sur les médias sociaux avec les mots-clics #Çavamieux et #Bellcausepourlacause, et joignez-vous à la conversation aujourd’hui.