Partager des histoires d’espoir : Pier-Alexandre Auger-Matteau
Les troubles anxieux font partie des problèmes de santé mentale les plus courants au Canada. En fait, plus de 30 % des gens recevront un diagnostic de trouble anxieux à un moment de leur vie. Pier-Alexandre Auger-Matteau est l’un des nombreux Canadiens qui luttent contre ce difficile problème de santé mentale. Le fait de demander de l’aide a fait toute la différence pour lui.
La campagne Ça va mieux d’Opération Gareautrain est une façon de montrer aux Canadiens qu’ils n’ont pas à lutter seuls. Cette campagne de sensibilisation publique à la prévention du suicide comprend 11 vidéos poignantes remplies d’espoir (six en anglais et cinq en français) racontant l’histoire personnelle de Canadiens, comme Pier-Alexandre, qui ont eu des pensées suicidaires, mais qui ont trouvé de l’aide. Voici une partie de son histoire :
Comment ont commencé vos problèmes de santé mentale ?
Dans le fond, j’ai eu un choc post-traumatique parce que j’ai vécu des choses… J’avais peu d’estime de moi-même ― je me cherchais beaucoup. Puis j’ai essayé de trouver beaucoup de réponses dans la drogue, l’alcool, toutes les dépendances en général. Tout ce qui était nocif pour moi et qui me permettait de ne pas sentir mon mal de vivre. Puis je me suis mis dans le pétrin par rapport à plein de situations ― autant financières, autant avec mes proches. Ce moment de ma vie, je dirais globalement, a été un événement pas particulièrement glorieux. Puis ça a duré pendant deux, trois ans ― je dirais que c’était vraiment handicapant dans ma vie.
Quel a été le point tournant pour vous ?
J’en suis venu à vouloir m’enlever la vie parce que je pensais que c’était la solution pour ne plus ressentir la douleur. Je n’étais plus capable de l’endurer. J’ai craqué, tout simplement. Puis je me suis dit : « OK, c’est soit je me suicide, soit je dois chercher de l’aide. » Et puis je me suis donné une chance, et c’est la plus belle chance que je me suis jamais donnée en fait.
Quelle différence le fait de demander de l’aide a-t-il faite ?
Au début, j’étais sceptique ― j’étais fermé à ça. Mais aujourd’hui je réalise que c’est la meilleure chose que j’ai jamais faite d’aller consulter pour mes problèmes d’anxiété. C’est des choses qui se règlent, qu’on peut apprendre à gérer. Aujourd’hui je n’en fais plus du tout, donc c’est la preuve que c’était la bonne chose à faire.
Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui a des problèmes d’anxiété et des pensées suicidaires ?
On a des solutions. Il y a des gens qui sont spécialisés pour traiter la santé mentale. Et honnêtement, tout ce que je vous dirais c’est d'aller chercher ces outils. Faites-le pour vous. Vous le méritez. Vous pensez peut-être que vous ne le méritez pas parce que vous ne vous êtes pas aimés la majeure partie de votre vie… mais vous le méritez.
Qu’avez-vous appris de cette expérience ?
S’il y avait une chose à retenir dans mon parcours, c’est que j’ai longtemps pensé que j’étais seul au monde, ce qui n’était pas le cas. Tu n’es pas seul au monde. Tu mérites de t’aider, tu mérites la vie autant que n’importe qui. Et je sais que tu as envie d’arrêter de souffrir. Mais le suicide n’est pas la solution, et ça ne le sera jamais. Et si mois j’ai réussi ― à partir de rien, du fond du baril ― pour finalement, aujourd’hui, être heureux et aimer la vie, ça veut dire que toi aussi tu en es capable.
Si vous avez des idées suicidaires, un intervenant qualifié est là pour vous écouter. Composez le 1-833-456-4566 (Canada) ou le 1-866-APPELLE (Québec), à toute heure du jour ou de la nuit. Et pour connaître l’histoire de personnes qui ont cherché de l’aide, visitez le çavamieux.ca.