De nombreux Canadiens souffrent de problème de santé mentale en raison du stress et de l’isolement liés à la pandémie. Certains ont même des pensées suicidaires. Cependant, Opération Gareautrain veut que ceux qui luttent sachent que l’aide est au bout du fil.
La campagne Ça va mieux d’Opération Gareautrain comprend 13 vidéos poignantes et remplies d’espoir (huit en anglais et cinq en français) racontant l’histoire personnelle de Canadiens qui ont eu des pensées suicidaires, mais qui ont trouvé de l’aide. Ana Van Den Hurk-Cooke est l’une de ces survivantes.
La jeune femme a lutté contre la dépression pendant la majeure partie de sa vie et d’anxiété à partir de l’âge de 15 ans. Mais Ana est la preuve que la vie peut être meilleure—si on demande de l’aide. Voici une partie de son histoire :
Quand avez-vous réalisé que vous aviez un problème de santé mentale ?
Pas avant l’âge de 17 ans environ, quand j’ai enfin demandé de l’aide. À ce moment, j’étais suicidaire depuis environ un an avant de réaliser que j’avais vraiment des difficultés. Mais maintenant que j’ai du recul, je dirais que j’ai vraiment commencé à souffrir quand j’avais huit ou neuf ans. J’avais vraiment des pensées suicidaires à ce moment, ce qui est très perturbant.
Est-ce que vous vous souvenez à quoi vous pensiez et ce que vous ressentiez ?
Je me sentais vraiment désespérée et perdue. J’avais vraiment peur, et je me sentais très seule. Pendant les 18 premières années de ma vie, je n’ai jamais rien dit de positif sur moi-même, jamais. Je savais que j’étais intelligente parce que je réussissais à l’école, mais toutes les idées que j’avais de moi-même provenaient d’une validation externe. Elles ne venaient pas de moi intérieurement. J’ai éprouvé beaucoup de haine pour moi-même pendant des années, surtout en onzième et douzième année. J’étais très violente envers moi-même, je disais les choses les plus cruelles que je pouvais imaginer pour me rabaisser.
Comment vous sentez-vous maintenant par rapport à cette époque ?
Je me sens bien. Je n’ai pas l’impression de devoir changer pour qui que ce soit. Depuis environ trois ans maintenant, je ressens de l’amour pour moi-même et je fais preuve de compassion et d’empathie et de toutes ces grandes qualités que tout le monde mérite.
Quel genre d’aide avez-vous reçue pour arriver là où vous êtes maintenant ?
J’ai une famille formidable et elle m’a beaucoup aidée, toute ma vie. Mais je dirais que la thérapie m’a vraiment aidée. Je sais que certaines personnes trouvent un thérapeute et que le déclic se fait tout de suite. Mais j’ai eu de nombreux thérapeutes, et même s’ils étaient tous bien, ce n’est qu’il y a deux ans que j’ai trouvé la thérapeute qui me convient. Maintenant, j’ai le soutien et l’aide dont j’ai vraiment besoin pour faire le travail difficile et m’améliorer.
Quelle est la différence d’avoir un thérapeute ?
C’est comme si j’avais toujours quelqu’un sur qui me reposer, pour rebondir, quelqu’un qui, les jours où j’ai du mal à faire preuve de compassion envers moi-même, peut me rappeler l’importance de le faire. J’aime faire les choses rapidement. Et la thérapie est une lente progression. Et c’est seulement maintenant, après deux ans, que je commence à voir les résultats. Je commence à me sentir satisfaite. Je n’ai pas besoin de changer pour plaire aux gens qui m’entourent parce que je suis naturellement très sociable. J’apprends à me donner la priorité.
Que diriez-vous à une jeune personne, comme vous, qui pourrait penser au suicide ?
La vie s’améliore. Et je serai la première à reconnaître que la vie est vraiment dure. Parfois, sortir du lit est difficile. Parfois, faire des choses très simples est un véritable défi pour moi. Je voudrais donc qu’elle sache que la vie peut être meilleure, même si les choses sont parfois difficiles.
Si vous avez des pensées suicidaires, un intervenant qualifié est là pour écouter. Composez le 1-833-456-4566 (Canada) ou le 1-866-APPELLE (Québec) à toute heure du jour ou de la nuit. Et pour entendre l’histoire de personnes qui ont demandé de l’aide, visitez le cavamieux.ca.