Partager des histoires d’espoir: Yanie Porlier
Le trouble de la personnalité limite est un problème de santé mentale grave et complexe qui entraîne souvent des idées suicidaires et des actes d’automutilation. Yanie Porlier fait partie des deux pour cent de Canadiens qui souffrent de ce trouble de santé mentale difficile—mais le fait de demander de l’aide a fait toute la différence pour elle.
La nouvelle campagne Ça va mieuxd’Opération Gareautrain permet aux Canadiens comme Yanie de savoir qu’ils n’ont pas à lutter seuls. Cette campagne de sensibilisation publique à la prévention du suicide comprend 11 vidéos poignantes et remplies d’espoir (six en anglais et cinq en français) racontant l’histoire personnelle de Canadiens qui ont eu des idées suicidaires, mais qui ont trouvé de l’aide. Voici une partie de l’histoire de Yanie :
Quand avez-vous réalisé que vous aviez un problème de santé mentale ?
Chaque fois que je me levais pour aller travailler le matin, je pleurais. Je n’avais pas d’énergie, j’étais un peu sur l’autopilote. Mon corps était droit mais je me sentais vraiment alourdie, comme si j’avais une tonne de roches sur le dos. Puis c’était comme si on éteignait la lumière tranquillement, à l’intérieur de moi. Et quand j’ai réalisé ça, j’ai voulu demander de l’aide… aux alentours.
Comment avez-vous obtenu de l’aide ?
Je me suis rendue à l’hôpital, et j’ai tout de suite été prise en charge par une psychiatre. Elle a identifié tout de suite que c’était la personnalité limite. Et là elle m’a expliqué ce que c’était. C’était comme si elle me décrivait comme si personne ne m’avait jamais décrite aussi bien. Tous les symptômes que j’avais, ça expliquait exactement ce que j’avais. Donc déjà je me suis sentie mieux parce que j’ai dit, « Ah, je ne suis pas une extra-terrestre… » Je n’étais pas seule.
Quelle différence le fait de demander de l’aide a-t-il fait ?
Dès que ma psychiatre a identifié que j’avais un trouble de la personnalité limite, elle m’a inscrite dans un groupe de thérapie une fois par semaine. Il n’y avait pas de jugement, on pouvait vraiment se sentir à l’aise de dire ce qu’on voulait. Et, je te dirais au bout de trois ans de thérapie—ça paraît long mais ça passe tellement vite, puis c’est… c’est toujours mieux. C’est tout le temps plus léger à chaque semaine. Mes épaules, puis mon bonheur revenait. Mon sourire était plus sincère. Et, en trois ans, je peux dire que j’étais fonctionnelle et je n’avais plus de pensées suicidaires.
Comment vous sentez-vous aujourd’hui ?
Il y a des moments où j’ai des creux. J’appelle mes amis, qui sont là pour m’écouter. Et… Je sais que ça va passer. Il y aura toujours des mauvais moments, mais maintenant je regarde plus les bons moments, les joies. Les petits riens qui me font sourire. Donc je reste positive.
Si vous avez des idées suicidaires, un intervenant qualifié est là pour vous écouter. Composez le 1-833-456-4566 (Canada) ou le 1-866-APPELLE (Québec), à toute heure du jour ou de la nuit. Et pour connaître l’histoire de personnes qui ont cherché de l’aide, visitez le çavamieux.ca.