Récompenser l’Ambassadeur de la sécurité ferroviaire d’Opération Gareautrain Bart MacMillan
Réduire le nombre de Canadiens qui sont sérieusement blessés ou tués dans des collisions aux passages à niveau ou lors d’incidents liés aux intrusions sur le domaine ferroviaire constitue la mission d’Opération Gareautrain—mais y arriver est un travail d’équipe. Nous comptons sur le secteur ferroviaire, les gouvernements, la police, les syndicats, ainsi que les médias afin de nous assurer que les Canadiens sont conscients des risques liés à la propriété ferroviaire et aux trains. Nous dépendons également de bénévoles dévoués comme Bart MacMillan.
MacMillan est impliqué dans la surveillance ferroviaire depuis presque 40 ans, tout d’abord avec BC Rail et maintenant avec le CN. Il est agent de police et des services communautaires de la Division pacifique du CN. Il a également été bénévole pour Opération Gareautrain pendant presque toute sa carrière dans l’industrie ferroviaire, et est actuellement membre du Comité provincial d’Opération Gareautrain en Colombie-Britannique.
Pendant la Semaine de la sécurité ferroviaire, nous avons eu la chance de le récompenser pour sa contribution en lui remettant le Prix Roger Cyr 2017 pour la sécurité ferroviaire publique. Nommé en l’honneur du fondateur d’Opération Gareautrain Canada, ce prix est remis aux partenaires et bénévoles d’Opération Gareautrain qui vont toujours plus loin lorsqu’il s’agit de promouvoir la sécurité ferroviaire et d’encourager les autres à en faire autant.
Nous avons parlé à MacMillan afin de savoir pourquoi il a passé presque quatre décennies à transmettre le message de la sécurité ferroviaire, aussi bien au travail que comme Ambassadeur de la sécurité ferroviaire d’Opération Gareautrain.
Quelles sont les choses qui vous déçoivent tous les jours au travail ?
C’est de regarder les gens aux passages à niveau. Je leur demanderais : « Pourquoi marchez-vous sur l’emprise du chemin de fer ? » Et ils me répondraient : « Oh, je ne fais que promener mes chiens ! » Ce genre de choses.
Les gens sont tellement pressés. Ils doivent arriver au passage à niveau avant que les barrières ne s’abaissent, ou traverser au feu de circulation avant qu’il ne change. J’ai envie de leur dire : « Réveillez-vous ! Les trains vont beaucoup vite qu’il n’y paraît. »
Est-ce que les trains eux-mêmes ont changé pendant vos 40 ans de surveillance ferroviaire ? Si oui, de quelle manière cela a-t-il changé ce que vous avez constaté à ce jour au sujet des incidents ferroviaires ?
Les trains sont devenus plus longs. Les compagnies ferroviaires n’ont pas nécessairement autant de trains en activité qu’auparavant, mais ils sont plus longs. Alors, les gens commencent à être impatients et essaient trouver des façons de contourner les passages à niveau.
Ils peuvent alors emprunter une rue différente pour traverser, ils pensent y arriver avant que le train n’arrive et ne réalisent pas que le train bloque probablement cet autre passage également. Si le train s’arrête à un passage à niveau trop longtemps, pour une raison quelconque—ça peut être causé par un changement d’aiguillage pour se diriger vers la gare de triage, ou quelque chose d’autre le long de ces voies—les gens commenceront à grimper sur le train pour aller de l’autre côté. Ils peuvent grimper entre les wagons ou par-dessus. C’est ce que je vois le plus souvent.
Lorsque vous voyez des gens faire ce genre de choses, à quoi pensez-vous ?
Je pense : « Si vous saviez quelles tragédies j’ai pu voir impliquant des gens qui faisaient exactement ce que vous faites ! » J’ai vu trop de gens être tués ou perdre un membre. C’est comme s’ils ne réfléchissaient pas. Ils sont pressés d’aller quelque part. Ils ne veulent pas perdre de temps. Ils ne veulent pas attendre et le train perturbe leurs plans.
Y a-t-il des incidents en particulier qui vont ont vraiment marqué pendant toutes ces années ?
Oui, il y a eu un incident une fois, survenu pendant mes années avec BC Rail, au nord de Vancouver. Un train du CN qui se dirigeait vers l’échangeur CN/BCR a du s’arrêter brièvement pour changer la position de l’aiguillage—et ce n’était que brièvement. À ce passage à niveau en particulier, dès qu’il est bloqué par un train à l’arrêt, la circulation des piétons et des véhicules surgit tout simplement de nulle part.
Dans ce cas, j’imagine que ce qui est arrivé, c’est qu’une fois le train arrêté, deux hommes n’ont pas voulu attendre. L’un d’entre eux est monté sur le wagon plat pour traverser de l’autre côté, mais n’avait pas encore sauté du train. Son ami s’apprêtait à grimper à son tour lorsque le train a commencé à bouger par secousses. Il a réussi à sauter pour s’échapper, mais le premier homme—celui qui était déjà sur le wagon—a perdu l’équilibre et s’est retrouvé sous les roues. Il est mort. Celui-là, je m’en souviens.
Lorsque vous parlez aux gens de votre communauté au sujet de la sécurité ferroviaire, qu’espérez-vous qu’ils retiennent ?
Qu’ils doivent « regarder, écouter et vivre ». Qu’ils doivent rester prudents près des voies ferrées. Qu’ils soient tout simplement en train de marcher le long de celles-ci, ou qu’ils les traversent, j’espère qu’ils font ce qu’il faut : Regarder, Écouter et Vivre !