Les trains sont la passion de Philip Jago d’aussi loin qu’il se souvienne. Il a grandi à Prescott, en Ontario, et habitait tout près de la ligne de subdivision du CN de Cornwall (aujourd’hui la subdivision de Kingston). Il a passé son enfance à regarder les trains passer alors qu’il jouait dans la cour arrière de la maison familiale et a ainsi développé l’intérêt de toute une vie pour les voies ferrées—un intérêt qui l’a également rendu conscient des risques liés aux trains et à la propriété ferroviaire.
Jago fait partie de la douzaine d’Ambassadeurs de la sécurité ferroviaire à travers le Canada qui nous aident à diffuser le message sur la sécurité ferroviaire en ligne et dans leurs communautés. Il a discuté avec Opération Gareautrain de son amour pour les trains—et de son désir de faire partie de nos efforts pour mettre fin aux tragédies ferroviaires.
Quel a été votre engagement ferroviaire pendant toutes ces années ?
J’ai brièvement travaillé avec le Chemin de fer Canadien Pacifique à Brockville comme réparateur de voies temporaire lorsque j’étais étudiant. J’ai également travaillé dans les hangars à marchandises pour le CCP local, manipulant une large variété de marchandises produites par les nombreux fabricants de Brockville et des alentours à cette époque.
Mes études m’ont amené loin des voies ferrées dans ma carrière, mais je travaille avec la Bytown Railway Society d’Ottawa depuis 40 ans. C’est un organisme caritatif à but non lucratif mis sur pied afin d’encourager l’intérêt pour les chemins de fer et leur histoire, avec des archives historiques et par la restauration et l’exploitation de l’équipement ferroviaire d’époque. Grâce à mon implication dans l’organisme, j’ai eu la chance d’être l’un des pompiers de l’ancienne locomotive à vapeur du Canadien Pacifique n
o 1201 de 1979 à 1990, qui a été en service au Musée des sciences et de la technologie du Canada pendant de nombreuses années. En fait, j’ai eu le discutable honneur d’avoir éteint le dernier 1 201
e incendie après une excursion d’Ottawa à Hawkesbury, en Ontario. J’ai également travaillé comme pompier sur le train à vapeur de Wakefield, maintenant hors service, de 2006 à 2011.
Pourquoi avez-vous décidé de vous inscrire comme Ambassadeur de la sécurité ferroviaire ?
J’ai décidé de m’inscrire début 2018 après avoir lu une annonce sur Facebook. Ça m’a tout simplement paru comme la bonne chose à faire. Les voies ferrées sont fascinantes, mais les incidents liés à celles-ci sont impitoyables. Les gens doivent savoir ce que leurs gestes impliquent.
Je crois fermement que lorsqu’il s’agit de sécurité ferroviaire, il est important de se rappeler que cela concerne tout le monde et qu’on doit respecter les trains comme il se doit. Il n’existe pas de seconde chance et l’éternité peut être bien longue pour une victime—sans compter les lourdes conséquences qui affectent les familles, les premiers répondants, l’équipage du train et les autres employés.
À quel point les tragédies ferroviaires vous touchent-elles personnellement ?
Heureusement, mon expérience personnelle avec les tragédies ferroviaires est assez limitée. Mais j’ai tout de même perdu une copine d’école qui a été tuée à Bellamy, en Ontario, au début des années 1970 lorsque la voiture à bord de laquelle elle se trouvait a heurté un train voyageurs. Cet événement a entièrement bouleversé toute notre classe, sans compter l’impact que cela a eu sur la famille de mon amie.
Qu’espérez-vous accomplir en tant qu’Ambassadeur de la sécurité ferroviaire ?
J’y vois une réelle occasion de propager le message sur la sécurité ferroviaire, spécialement sur les médias sociaux. Mes messages sur Facebook concernent généralement les voies ferrées, et j’ai un bon nombre d’amis enthousiastes au sujet des trains. En affichant les messages d’Opération Gareautrain, j’atteins au moins 500 personnes. Ces personnes peuvent alors décider de partager avec un plus large réseau, et ainsi de suite. C’est une façon très efficace de sensibiliser les gens, j’ai alors sauté sur l’occasion de devenir un Ambassadeur de la sécurité ferroviaire. Le programme m’aide à contribuer un peu à promouvoir le message sur la sécurité ferroviaire.
Crédit photo : David Woodhead