Une décision tragique ayant des conséquences d’une vie

Un soir de novembre, en 2012, la vie de Scott Sackaney a pris un tournant inattendu et tragique.  Il a été heurté par un train près de chez lui à Brantford, en Ontario, et s’est réveillé à l’hôpital avec le bras droit et une partie d’une jambe amputés.

L’homme de 23 ans aujourd’hui dit qu’il était un adolescent normal à l’époque, avec tout devant lui.  Mais cette soirée tragique a changé sa vie à jamais.

L’histoire de Scott fait l’objet de l’une des sept vidéos de la campagne #FINILesVoiesTragiques d’Opération Gareautrain.  Chaque vidéo raconte l’histoire d’une personne touchée par un incident ferroviaire.  Une nouvelle vidéo sera lancée chaque jour pendant la Semaine de la sécurité ferroviaire, qui aura lieu du 23 au 29 septembre prochains.  Les vidéos nous rappellent durement les conséquences durables des incidents ferroviaires—des victimes comme Scott à leur famille, en passant par les mécaniciens de locomotive qui conduisent le train. 

Scott a parlé à Opération Gareautrain des répercussions durables de cette tragédie sur sa vie.  Voici une partie de cette conversation.

À quoi ressemble ta vie aujourd’hui ?

Ça peut être dur par moments, mais ça peut parfois aussi être facile.  Je me suis assez bien adapté.  Je ne laisse pas ça me ralentir.  Ce qui me fait mal, c’est quand je continue à marcher alors que je devrais reposer ma jambe et que je ne le fais pas, alors j’ai des plaies et des ampoules.  C’est à peu près le seul moment où c’est difficile.  Je suis aussi parfois déprimé, et après je suis en colère.  Alors j’essaie de respecter mes limites et de ne pas aller trop loin.

Qu’est-ce que tu fais en ce moment ?

Je suis sans emploi pour le moment.  C’est un peu difficile de trouver du travail parce qu’après mon accident, j’ai traversé une période où j’étais en colère.  Je buvais tout le temps et je me mettais dans toutes sortes de situations difficiles, et j’ai fini par aller en prison pendant près d’un an.  Maintenant, j’ai un casier judiciaire et c’est plutôt difficile de trouver du travail—avec un handicap et un casier judiciaire.

Comment fais-tu pour rester positif ?

C’est surtout grâce à ma famille—les gens que j’aime.  S’ils n’étaient pas là, je resterais probablement assis dans un coin à ne rien faire, déprimé en permanence.  Mais ils me motivent.  Ils me poussent, et vous savez, quand je les vois vivre leur vie, j’ai envie de faire la même chose.  Parce que je suis le plus vieux des enfants et ils font tous beaucoup plus que moi.  Ils vont à l’école et ils travaillent.  Et je suis là, touchant des prestations d’invalidité, et je ne fais pas grand-chose.  Le seul fait de les voir sortir et faire des choses me donne envie de me lever et de continuer à bouger.

Est-ce que ton accident a touché ta famille ?  Est-ce qu’il a changé sa vie ?

Je crois bien que oui.  Mon frère et ma sœur plus jeunes voient la vie différemment, ils ne tiennent pas les choses pour acquises.  Ma mère—ça l’a certainement changée.  Elle continue à me dire que je suis son roc en raison de la façon dont j’affronte les défis, et dont je continue à avancer.  Ça me motive et ça l’inspire elle aussi.

Qu’est-ce qui t’attend maintenant ?

Quand je suis sorti de prison, j’ai décidé de mettre de l’ordre dans ma vie et de faire des études.  J’ai un diplôme.  J’ai suivi le programme du Centre de théâtre autochtone, un programme très intensif.  J’ai un peu voyagé.  J’ai visité dix États différents.  J’ai fait tout ça et maintenant j’aimerais retourner à l’université et donner des conférences de motivation.  C’est là que je me vois.
 
En tant que conférencier motivateur, que dirais-tu à des jeunes de 17 ou 18 ans au sujet de la sécurité ferroviaire, quel serait ton message ?
 
Il faudrait vraiment que je prenne le temps d’y réfléchir et de l’écrire.  Mais c’est principalement « Restez loin des voies ferrées ».  Bien sûr, ça peut être un raccourci, mais vous savez, des choses arrivent.  De mauvaises choses arrivent.  Je pensais que j’étais indestructible quand j’avais 18 ans, et ça m’est arrivé.  J’ai perdu un bras et une jambe.  Vous savez, c’est dangereux.  Restez loin des voies ferrées.  Surtout si vous avez bu.  Ce n’est pas un endroit où aller, pas du tout.