Aucun raccourci par les voies ferrées n’est sécuritaire
Chaque année en Amérique du Nord, plus de 2 100 personnes sont tuées ou gravement blessées dans des collisions aux passages à niveau ou à la suite d’intrusions sur les voies ferrées ou la propriété ferroviaire. Nombre de ces victimes sont des jeunes qui font l’erreur d’utiliser les voies ferrées comme raccourci—des jeunes comme Chris McGlynn.
Le 9 octobre 2010, ce jeune homme de 22 ans a été tué par un train à Cambridge, en Ontario, alors qu’il traversait la voie ferrée pour rentrer chez lui après une soirée. C’est une décision malheureuse qui a fauché sa jeune vie.
Bien que près de dix ans se soient écoulés depuis la mort de Chris, sa famille lutte toujours avec sa perte. Son histoire fait l’objet de l’une des huit vidéos qui seront mises en vedette dans le cadre de la campagne #FINILesVoiesTragiques 2019 d’Opération Gareautrain pendant la Semaine de la sécurité ferroviaire (du 23 au 29 septembre).
Dans la vidéo, la mère de Chris, Shannon McGlynn, parle de son décès et de la lutte de sa famille pour surmonter cette épreuve. Voici une partie de sa conversation avec Opération Gareautrain.
Que pouvez-vous me dire au sujet du soir où Chris a été tué ?
Il vivait à Cambridge avec son père à l’époque et il était sorti dans un bar. Il n’avait pas pris sa voiture parce qu’il sortait avec ses amis et ils rentreraient à pied. Quand il est arrivé chez son ami Will, Chris a pris le vélo de Will et il est parti. Will a dit quelque chose comme : « Eh, j’ai besoin de mon vélo demain », et Chris a répondu : « À demain matin. » C’est la dernière fois où quelqu’un l’a vu vivant. D’après ce que nous savons, il est tombé du vélo quand il traversait la voie ferrée, il s’est cogné la tête et le train l’a heurté.
Comment avez-vous appris que Chris avait été heurté par un train ?
Je revenais de mon travail de nuit comme infirmière et mon ex-conjoint avait téléphoné et avait laissé un message disant simplement : « Rappelle-moi. » Il n’appelle jamais, alors je me suis dit : « Il doit se passer quelque chose. » Je l’ai donc appelé et il a dit qu’il y avait eu un accident—que Chris était en vélo et qu’il s’était fait renverser. J’ai juste demandé : « Comment va-t-il ? » et il m’a répondu : « Il est mort. » C’est tout. Ça a été très bref et très direct, et ça a changé ma vie à jamais.
Comme son décès vous a-t-il touchés, vous et votre famille ?
Ça laisse un grand trou dans le cœur. Et il y a aussi une telle douleur physique. Il y a toujours cette chaise vide à table, cette personne absente à toutes les réunions familiales. Notre fille s’est mariée et a deux enfants—il a raté tout ça. Il n’a pas vu ses frères grandir. Il n’a pas vu sa grande sœur tomber amoureuse. Ça a changé tant de choses dans notre famille et ça laisse un grand trou pour mon conjoint Sean, mon deuxième mari et moi. Il n’y a pas un seul moment de la journée où je ne pense pas à lui.
Comment son décès a-t-il changé votre vision des voies ferrées et des trains ?
Je dis toujours à ma famille : « Assurez-vous de respecter les passages à niveau. » Il n’y a pas beaucoup de trains là où nous habitons. Nous vivons dans une petite région rurale et les trains ne viennent pas ici. Mais nous nous inquiétons de la ville. Quand mon fils est à London, je lui dis de bien faire attention aux passages à niveau. Je déteste les traverser. Ça me met mal à l’aise. Ou si j’attends à un passage à niveau et que le train passe, je ne peux pas m’empêcher de penser : « Mais comment ne l’a-t-il pas entendu ? » Mais si on est assommé, on ne l’entend pas, n’est-ce pas ?
Quel est votre message aux jeunes qui pourraient vouloir utiliser une voie ferrée comme raccourci ?
Je pense que mon message aux jeunes est : « Ne prenez pas ce risque. » Ne faites pas d’intrusions. Chris l’a fait et nous avons perdu notre fils. Il a perdu la vie. Je vous en prie, pensez à la sécurité ferroviaire. Faites attention aux passages à niveau et n’allez pas là où vous ne devriez pas être. »
J’ai l’impression que ce sont les jeunes qui sont plus enclins à prendre ces risques. Peut-être qu’ils ne comprennent pas que c’est dangereux, je ne suis pas sûre. Mais je crois qu’ils ont une attitude « Je suis infaillible. Rien ne peut m’arriver. Je suis jeune. Je suis fort. Je tiens le monde dans ma main. » Et ils ne voient pas qu’il peut y avoir une conséquence à ça. Chris avait 22 ans. Il avait le monde dans sa main et il pensait que rien ne lui arriverait.