Ne laissez pas votre prochaine photo se terminer par une tragédie—restez loin des voies ferrées

Que vous preniez des photos des couleurs de l’automne ou des selfies avec des amis, les voies ferrées, les ponts à chevalets et les autres types de propriété ferroviaire ne sont pas des endroits sécuritaires pour le faire. Non seulement ce sont des propriétés privées, mais une intrusion pourrait entraîner de graves blessures ou même vous tuer.

Malheureusement, Tristan Morrissette-Perkins n’a pas réalisé les risques posés par le fait de prendre des photos sur les voies ferrées ou à proximité de celles-ci. Ce garçon de 16 ans a été happé et tué par un train de voyageurs près de Cornwall, en Ontario, en juillet 2017. Il prenait des photos sur un pont ferroviaire avec son cousin et un ami, et il n’a pas entendu le train approcher. Les deux autres garçons ont pu quitter la voie à temps, mais pas Tristan.

La mort de Tristan a dévasté la communauté de Dorval, où il jouait au hockey de compétition. Ses anciens coéquipiers parlent de l’impact de sa mort dans l’une des vidéos de la campagne #FINILesVoiesTragiques 2019 d’Opération Gareautrain. Ce sera l’une des huit vidéos—dont cinq nouvelles— qui seront mises en vedette pendant la Semaine de la sécurité ferroviaire (du 23 au 29 septembre).

Patrick Higgins, 17 ans, était un coéquipier de Tristan et figure dans la version française de la vidéo. Les deux garçons ne faisaient pas que jouer au hockey ensemble depuis des années, ils étaient des amis proches depuis la sixième année. Patrick a partagé quelques souvenirs avec Opération Gareautrain.
 
Comment décrirais-tu Tristan comme joueur de hockey ?

C’est lui qui travaillait le plus fort, tout le temps. Il était très bon, mais aussi vraiment humble. Il avait un grand esprit d’équipe. J’ai parlé à beaucoup de gens avec qui il a joué, parce qu’il était capitaine de l’équipe AA mixte et aussi capitaine adjoint de l’équipe de son école. Il s’assurait toujours que tout le monde se sentait inclus, que tout le monde se sentait important. Et il était toujours très humble. C’était juste un formidable joueur.
Il jouait généralement au centre, mais il a aussi été défenseur pendant un an. Il s’est en fait porté volontaire pour jouer à la défense pour qu’un autre joueur puisse être attaquant. Il était ce genre de personne et de joueur.

Il était comment comme ami ?

Il était extrêmement compréhensif, facile d’accès et attentionné. Il m’a beaucoup aidé au hockey et dans tous les aspects de la vie. Nous nous entendions très bien et passions beaucoup de temps ensemble. C’était le genre d’ami que même si on ne se voyait pas pendant des mois, la seconde où on se revoyait, ça cliquait, tout simplement.

Comment as-tu appris qu’il avait été tué ?

Je l’ai appris le soir de l’accident. J’étais couché et j’ai reçu un appel de sa sœur. J’ai eu l’impression de vivre un cauchemar, je n’arrivais pas à croire que c’était vrai. Je crois que j’ai été sous le choc pendant quelques jours. Même quand j’y pense aujourd’hui, et j’y pense beaucoup—mes pensées vont dans tous les sens. Je n’arrivais pas à comprendre, tout est allé tellement vite.

As-tu été surpris par la façon dont il a été tué ?

Je n’aurais jamais pu imaginer ça. On voit des annonces sur les trains disant qu’il faut rester loin des voies ferrées, mais on n’y pense pas vraiment. On ne réalise pas combien c’est vraiment dangereux avant que quelque chose comme ça arrive.

Avant, avec les trains, je regardais à gauche, je regardais à droite, et si je ne voyais rien arriver, je me disais : « Tout va bien. » Maintenant, je sais combien c’est dangereux et combien il faut être prudent. En fait, j’habite près de voies ferrées, et je les vois tout le temps. Ce n’est pas que je les évite, mais je suis extrêmement prudent. Elles me rappellent l’accident de Tristan.

Mis à part ton changement de comportement près des trains, comment la mort de Tristan t’a affecté ?

Ça a changé ma vie, bien sûr. Je crois que je ne réalise pas encore combien ça va changer ma vie. Je crois que j’essaie juste de prévoir l’effet que ça va avoir, pour être tout à fait franc. Je ne crois pas l’avoir pleinement accepté ou compris. C’est encore frais. Même je pense à lui tous les jours. C’est vraiment un obstacle que j’ai dû surmonter.

La communauté a été incroyable. L’école a fait beaucoup, la ville a fait beaucoup, tout le monde à West Island. C’est quelque chose que, je crois, beaucoup de gens ne comprennent pas bien—comment un petit moment peut affecter tous ces gens différents.

Pourquoi penses-tu que la mort de Tristan a touché de si nombreuses personnes ?

La communauté du hockey est très grande par ici. Je veux dire, il connaissait beaucoup de monde et ses parents connaissaient aussi beaucoup de monde. Il était tellement formidable—tout le monde l’adorait. Pour que les gens réagissent comme ça, il faut que ce soit quelqu’un de spécial. Je ne crois pas que quelqu’un aurait pu prévoir combien de gens seraient touchés. C’est renversant, la façon dont les gens ont soutenu la famille et les amis de Tristan.

Quand on grandit en jouant au hockey, on apprend beaucoup plus que le sport. On acquiert une connaissance de la vie, des aptitudes sociales qu’on ne perd jamais. On apprend à s’occuper de ses coéquipiers, parce que quand on a une bonne équipe et des liens forts, c’est comme une famille. Ce ne sont pas seulement les joueurs qui créent des liens, ce sont aussi les parents. C’est une communauté collectivement forte et positive où les gens se respectent et prennent soin les uns des autres, surtout quand quelque chose comme ça arrive.