En septembre 2015, John DeReggi Jr., 16 ans, et sa petite amie Natalie Crim posaient pour des photos sur la voie ferrée à Boyds, au Maryland, à cinq cents mètres à peine de chez lui. Les photos prises en cette belle journée montrent un jeune couple heureux qui sourit en se tenant la main. Ce qu’elles ne montrent pas est ce qui est arrivé quelques instants après que les photos ont été prises.
Quand un train est arrivé, Natalie et sa sœur, la photographe, étaient en sécurité, mais John (ou John John, comme on l’appelait) était toujours sur la voie ferrée. Il ne s’en est pas sorti. Il a été heurté et est mort sur le coup.
L’histoire tragique de John John fait l’objet d’une nouvelle vidéo lancée dans le cadre de la campagne #FINILesVoiesTragiques 2019 d’Opération Gareautrain. Ce sera l’une des huit vidéos—dont cinq nouvelles— qui seront mises en vedette pendant la Semaine de la sécurité ferroviaire (du 23 au 29 septembre).
Dans la vidéo, la mère de John John, Christine, parle de sa mort et de l’impact durable qu’elle a eu sur sa famille. Voici une partie de sa conversation avec Opération Gareautrain.
Pourquoi John John était-il sur la voie ferrée ce jour-là ?
C’était un lundi, et il n’y avait pas d’école en raison de Rosh Hashanah. La sœur de sa petite amie avait un projet de photographie sur des gens qui progressent dans la vie. Ils avaient donc prévu d’aller sur la voie ferrée pour montrer des gens qui vont de l’avant et quittent la maison. Il m’a demandé s’il pouvait y aller. J’ai réfléchi pendant une seconde et je me suis dit : « Nous n’habitons qu’à cinq cents mètres de la voie ferrée, ils sont intelligents, ils ne vont pas faire les idiots. Ils ne boivent pas et ne se droguent pas, ils font un projet pour l’école. Ils vont entendre ou voir le train. » J’ai pensé que tout irait bien. Il est parti vers 14 h 30, et c’est la dernière fois que je l’ai vu vivant.
Comment avez-vous appris qu’il avait été tué ?
Sa copine m’a appelée. Elle m’a dit que John John avait été heurté par un train et qu’il était mort. Ça a été le pire moment de ma vie. J’ai pris la voiture et j’ai conduit comme une folle jusqu’au magasin général de Boyds, qui était à environ cinq cents mètres. J’ai appelé mon mari en hurlant, hurlant, que John John avait été tué. Quand je suis arrivée, je l’ai trouvé sur la voie ferrée. Mon mari avait transporté mon fils dans la camionnette du coroner. La pire chose qu’il a faite dans sa vie a été de transporter le cadavre de son fils.
Est-ce que vous savez comment c’est arrivé ?
Juste avant l’accident, ils marchaient sur la voie ferrée, se tenant la main et s’enlaçant. La sœur de Natalie, Sarah, était la photographe. Natalie s’est éloignée de la voie pour s’assurer que les photos étaient bonnes, et un train venait de passer, alors ils ont pensé qu’ils étaient en sécurité. John John se tenait en équilibre sur le rail et Natalie a regardé pendant une seconde et a vu un autre train arriver. Elle a crié à John de s’éloigner, mais il n’a pas eu le temps.
Êtes-vous capable de regarder les photos de lui et de Natalie prises ce jour-là ?
J’ai des photos de mon fils dans toute la maison, et nombre d’entre elles datent de cet après-midi-là. Chaque photo m’apporte à la fois joie et tristesse. Quatre ans plus tard, je pleure dix fois par jour. Le seul fait d’y penser me fait pleurer, ça me déchire. Ce sont de petites crises maintenant, elles ne durent pas longtemps. Mon chagrin a changé au fil des ans. Ce n’est plus la douleur constante que c’était, parce que je suis capable de penser à mon fils et à tout le bonheur et l’amour que nous avions.
Quel message voulez-vous transmettre à quelqu’un qui songe à prendre des photos sur une voie ferrée ?
La destruction causée par un incident sur la voie ferrée est irréparable. Nous ignorons combien c’est dangereux de prendre des photos sur les voies ferrées. On pense que c’est quelque chose d’innocent. Les gens courent sur les voies ferrées, ils prennent de photos, ils y marchent, ils n’ont aucune idée du danger. J’espère seulement que l’histoire de mon fils pourra éviter à quelqu’un – à une autre famille – de vivre ce genre de tragédie.