Partager des histoires d’espoir : Jerry Alexandre

La dépression touche un Canadien sur huit à un moment de sa vie. Pour ceux qui souffrent de cette maladie, le monde peut sembler très sombre et très seul. Mais la dépression peut être traitée, et l’aide n’est qu’à un coup de fil.
 
La nouvelle campagne Ça va mieux d’Opération Gareautrain est une façon de transmettre ce message aux Canadiens qui ont des problèmes de santé mentale. Cette campagne de sensibilisation publique à la prévention du suicide comprend 11 vidéos poignantes et remplies d’espoir (six en anglais et cinq en français) montrant l’histoire personnelle de Canadiens qui ont eu des idées suicidaires, mais qui ont trouvé de l’aide. Jerry Alexandre est l’un d’entre eux. Cet homme de Montréal a souffert de dépression pendant la majeure partie de sa vie. Mais il a demandé de l’aide et ça a fait toute la différence.Voici une partie de son histoire : 
 
Quand avez-vous réalisé pour la première fois que vous souffriez de dépression ?
 
J’avais 15 ans et ma sœur et moi vivions avec notre belle-mère. Ça n’allait pas bien. Je me sentais seul. J’avais besoin d’aide, mais je n’avais pas d’endroit où aller et personne à qui demander de l’aide. C’est à ce moment que ma sœur et moi avons décidé de mettre fin à nos vies, et nous avons tenté de nous suicider ensemble. Nous pensions que c’était la seule solution parce que nous nous sentions seuls. Nous n’avions personne à qui parler. Nulle part où aller. Personne ne voulait nous écouter. 
 
Comment vous sentiez-vous à cette époque ? 
 
J’étais vraiment désespéré. Nous vivions dans un monde qui n’était pas structuré et il n’y avait pas d’orientation parentale. C’était comme une voie sans direction. Comme un carrefour où on ne sait pas par où aller et comment vivre sa vie. Et la dépression a commencé à faire partie de ma vie pendant très, très longtemps. C’était une période de désespoir et c’est ce qui a été si difficile à supporter pendant très longtemps. 
 
Que savez-vous maintenant que vous auriez aimé savoir à cette époque ? 
 
Que les obstacles existent non pas pour nous détruire, mais pour nous reconstruire... Si on tente simplement de se sentir plus fort, il y a des moments où ça marche. Et on doit embrasser ces moments parce que la sagesse et le courage que j’ai aujourd’hui—et la façon dont je fais face à ces dilemmes—sont très différents de ce que je ressentais quand j’avais 15 ans.
 
Si vous regardez en arrière aujourd’hui, pourquoi était-il si important de demander de l’aide ? 
 
Ça n’a pas de prix. Parce que la dépression est une prison, une prison mentale, sans porte de sortie. On est enfermé dans une bulle et on doit trouver la clé. Il est donc très important de demander de l’aide, quand on peut se confier aux bonnes personnes. Malheureusement, je n’avais pas les moyens de voir un professionnel, et j’ai donc souffert beaucoup plus longtemps. Il fallait que je crée un environnement différent où j’ai rencontré des gens et j’ai appris à m’entourer de personnes qui savent écouter. Parce que le fait de parler aide à sortir de sa prison mentale. Quand j’ai pu trouver des gens qui étaient prêts à écouter, ça a fait toute la différence, parce que leur écoute m’a aidé à me redécouvrir. 
 
Si vous avez des idées suicidaires, un intervenant qualifié est là pour vous écouter. Composez le 1-833-456-4566 (Canada) ou le 1-866-APPELLE (Québec),à toute heure du jour ou de la nuit. Et pour connaître l’histoire de personnes qui ont cherché de l’aide, visitez le çavamieux.ca.