Voici Lloyd Hobbs, récipiendaire du Prix Roger Cyr 2020

Il y a trente ans, Opération Gareautrain a remis son premier Prix Roger Cyr. Nommé d’après le fondateur d’Opération Gareautrain Canada, ce prix est remis tous les ans à un partenaire ou un bénévole d’Opération Gareautrain qui va au-delà des attentes pour promouvoir la sécurité ferroviaire. Depuis trois décennies, le prix est souvent remis à des bénévoles qui travaillent pour les chemins de fer, par exemple des mécaniciens ou des agents de police. Mais le récipiendaire de cette année est un peu différent.
 
Pendant près de vingt ans, Lloyd Hobbs a été enseignant et administrateur scolaire à Terre-Neuve. Il a ensuite travaillé pour l’Association des enseignants de Terre-Neuve-et-Labrador, avant de terminer sa carrière au Conseil de sécurité de Terre-Neuve-et-Labrador, où il est devenu bénévole pour Opération Gareautrain. Bien qu’il ait pris sa retraite en mai dernier, Lloyd a eu un impact durable sur la sécurité ferroviaire, et nous sommes contents de reconnaître sa contribution significative en lui remettant le Prix Roger Cyr 2020.
 
Opération Gareautrain a parlé du prix avec Lloyd Hobbs et lui a demandé pourquoi il veut tant partager le message sur la sécurité ferroviaire avec tous les Canadiens. Voici une partie de cette discussion :
 
Comment un enseignant de Terre-Neuve s’implique-t-il auprès d’Opération Gareautrain ?
 
Ces onze dernières années, j’ai travaillé pour le Conseil de sécurité de Terre-Neuve-et-Labrador, une organisation de sécurité provinciale. Le Conseil commandite Opération Gareautrain à Terre-Neuve-et-Labrador. C’est pourquoi, en 2010, j’ai dû travailler avec Opération Gareautrain, et je n’ai pas arrêté depuis. En fait, je suis plutôt unique, je pense, parce que je n’ai pas pris le train depuis que je suis tout petit. Ma conjointe et moi aimerions traverser le Canada en train. Mais j’avais probablement cinq ans la dernière fois que je suis monté dans un train.
 
Pourquoi pensez-vous qu’il est important de promouvoir la sécurité ferroviaire à Terre-Neuve-et-Labrador ?
 
À Terre-Neuve-et-Labrador, nous avons des voies ferrées du côté Labrador de la province, qui est le continent. L’île avait un réseau ferroviaire, mais il a fermé à la fin des années 1980. Donc, nous n’avons pas eu de voies ferrées sur l’île depuis des décennies et de nombreux habitants ne connaissent pratiquement rien de la sécurité ferroviaire. Cependant, nombre de nos résidents voyagent partout au pays, et quand ils quittent l’île, ils sont confrontés à des voies ferrées. En fait, dès qu’ils descendent du traversier en Nouvelle-Écosse. C’est pour ça que j’ai toujours pensé qu’il fallait que nos résidents aient une connaissance de la sécurité ferroviaire.
 
Comment tentez-vous de transmettre le message sur la sécurité ferroviaire dans la province ?
 
Le Conseil de sécurité de Terre-Neuve-et-Labrador comprend un volet sur la sécurité ferroviaire dans ses services de sécurité, d’abord avec des programmes pour les conducteurs, parce que partout où on va en Amérique du Nord, on peut croiser des trains. Et bien sûr, nous tentons de promouvoir la sécurité ferroviaire dans les écoles avec la Semaine de la sécurité ferroviaire, proclamée par le gouvernement provincial. Nous le faisons pratiquement tous les ans.
 
Nous nous concentrons surtout sur l’ouest du Labrador, où se trouvent les voies ferrées. Par exemple, nous avons toujours tenu un concours d’affiches dans les écoles. Nous faisons des expositions dans les centres commerciaux. Nous distribuons des feuillets aux camionneurs aux postes de pesée sur l’autoroute. Nous participons à la campagne Bell cause pour la cause dans les écoles secondaires et faisons la promotion de la sécurité ferroviaire dans le cadre de la santé mentale... Et nous faisons des exercices, notamment de fausses collisions aux passages à niveau.
 
Personnellement, que vous apporte votre travail avec Opération Gareautrain et la sécurité ferroviaire ?
 
Eh bien, j’ai été enseignant et j’adore pouvoir retourner dans les écoles pour partager le message sur la sécurité ferroviaire avec les enfants―voir leur visage quand certains gagnent un concours ou voient leur présentation affichée. Et j’adore parler de sécurité avec des leaders communautaires et politiques. Dans une petite province comme la nôtre, il est relativement facile de rencontrer le ministre des Transports, par exemple, ou le ministre des Travaux et des Services, pour partager ce message. Mais je dois dire que tout ce que nous faisons est un travail d’équipe. Donc, le prix dont nous parlons aujourd’hui est quelque chose que je partage avec un petit groupe de gens qui siègent au conseil avec moi depuis 11 ans. Et je suis fier, je suppose, de pouvoir dire que même si c’est un très petit groupe, nous pouvons faire notre part pour promouvoir la sécurité ferroviaire.
 
En tant qu’ancien enseignant, pourquoi pensez-vous qu’il est particulièrement important de transmettre le message sur la sécurité ferroviaire aux enfants ?
 
Quand on parle d’éducation, plus tôt on transmet le message aux enfants, plus le sujet devient naturel ou normal pour eux. Et on n’est jamais trop jeune pour commencer à apprendre la sécurité. Je crois que vous constaterez que dans la plupart des cas, parler aux enfants est une bonne façon de toucher les parents. Par exemple, si vous êtes dans l’ouest du Labrador et que vous enseignez aux enfants ce qu’il faut faire aux passages à niveau, s’ils voient que leurs parents ne le font pas, ils vont s’empresser de leur dire quoi faire. C’est la même chose avec notre programme pour les conducteurs auprès des adolescents. J’ai souvent entendu des parents me dire : « Je ne savais pas que la croix d’avertissement voulait dire ‘préparez-vous à arrêter’ jusqu’à ce que mon adolescent l’apprenne quand il a obtenu son permis. » Je pense que le fait de passer par les enfants est vraiment le secret pour transmettre le message sur la sécurité ferroviaire à tout le monde.