Il est clair que dans le monde connecté d’aujourd’hui, nous dépendons de nos téléphones cellulaires, et que la plupart d’entre nous avons de la difficulté à nous en passer. Cependant, utiliser son téléphone cellulaire en conduisant peut être une combinaison mortelle—un fait avec lequel Claudie Landry devra vivre le reste de sa vie.
Le 21 juin 2014, la fille de 18 ans de Claudie Landry, Laura Tardif, a été tuée quand l’auto qu’elle conduisait a été heurtée par un train à un passage à niveau à L’Isle-Verte, au Québec. Laura n’a pas vu le train arriver parce qu’elle était en train d’envoyer un texto à une amie.
L’histoire tragique de Laura est un autre exemple dont les accidents liés aux passages à niveau et aux intrusions brisent des familles, des amitiés et même des communautés entières. C’est le sujet d’une nouvelle vidéo produite dans le cadre de la campagne #FINILesVoiesTragiques d’Opération Gareautrain. Quatre nouvelles vidéos #FINILesVoiesTragiques seront dévoilées pendant la Semaine de la sécurité ferroviaire, qui se déroule du 19 au 25 septembre.
Dans la vidéo, la mère de Laura, Claudie, parle de l’accident de sa fille et de ce que sa mort a enlevé à sa famille. Voici une partie de sa discussion avec Opération Gareautrain.
Comment décririez-vous Laura ?
Laura était une fille active. Elle était sociable—une belle jeune femme souriante. Puis, quand elle a appris à conduire, c’était la fête. Elle était souvent partie, elle allait voir ses amis; elle avait plusieurs groupes d’amis. Je voyais souvent qu’elle mettait sa musique forte. Puis, malheureusement, le cellulaire aussi a commencé à prendre beaucoup de place dans sa vie. À la blague, je disais : « Laura, c’est ton organe vital, ça ? » Lors de la collision, l’organe vital a survécu, mais pas Laura. Malheureusement, elle n’a pas eu de deuxième chance.
Quand a-t-elle commencé à conduire ?
Laura a eu son permis de conduire à 17 ans. Puis, de 17 à 18 ans, je peux dire qu’elle a fait beaucoup de kilométrage. Elle aimait vraiment ça. Elle prenait ma voiture, puis allait voir ses amis. Ça a été vraiment important d’avoir son permis, de se sentir plus libre, de faire plus les choses qu’elle voulait sans dépendre de papa et maman. C’était quelque chose qui me préoccupait un peu.
Est-ce que vous avez déjà parlé de sécurité ferroviaire avec elle ?
Non, je n’ai pas vraiment parlé à Laura des dangers qui pourraient exister près des chemins de fer. Il n’y a pas vraiment de trains qui passent près de chez nous. Donc, on traverse la voie ferrée et on ne porte pas attention, vraiment, parce qu’on se dit qu’il n’y aura pas de train. Mais il faut vraiment faire tout le temps attention, même s’il n’y a pas de train au moment où on passe. Les trains peuvent arriver n’importe quand. C’est ce qui est arrivé à Laura.
Que s’est-il passé le jour de l’accident ?
Elle est allée chez son nouveau copain, puis elle revenait à la maison par une route de campagne. C’était une belle journée—le soleil était en train de se coucher. À cet endroit-là, il y avait un chemin de fer. Il n’y avait pas de barrières, mais il y avait des feux clignotants. Et il y avait des arbres du côté droit du véhicule de Laura. C’était donc un peu difficile de voir si un train arrivait. Dans le cas de Laura, c’était un train qui roulait vers l’ouest. Laura roulait sur la route de campagne, et le train est arrivé en même temps à l’intersection. Les conducteurs ont entendu comme un bruit, un « bang ». Et à ce moment-là, ils ont appliqué les freins. Mais il était trop tard. Laura est passée; elle n’a vraiment pas vu ni entendu le train.
Quand avez-vous compris que c’était un cas de distraction au volant ?
Les policiers nous ont dit que c’était le cellulaire. Il était ouvert, et il y avait un texto qui avait été envoyé à l’heure de la collision—donc elle répondait à une amie. Ça ne m’a pas surprise que ce soit le cellulaire au volant parce que je savais que Laura textait parfois en conduisant, et je l’avertissais, mais elle ne suivait pas trop mes conseils. Et on ne peut pas être toujours avec nos enfants dans la voiture. Mais ça ne m’a pas surprise que ce soit de la distraction au volant, étant donné la personnalité de Laura, qui était très souvent facilement distraite et dans la lune.
Comment sa mort affecte-t-elle votre famille ?
Nous sommes une famille de quatre. Donc, quand une personne décède, ça paraît beaucoup. Le soir, j’avais l’habitude de sortir quatre assiettes pour le souper—maintenant j’en sors seulement trois. Laura sortait beaucoup, donc j’allumais la lumière pour son retour. Maintenant, je ferme la porte à clé. Elle manque beaucoup à notre famille, même encore aujourd’hui. C’est sûr qu’on la voyait moins parce qu’elle était souvent avec ses amis. Mais ça paraît vraiment—parce qu’elle ne revient plus le soir. Il faut s’adapter à d’autres choses, et avoir d’autres points de repère pour repartir avec un autre modèle de famille qui est maintenant de trois personnes.